Une nouvelle APHP, quel pari pour l’avenir ?

Une nouvelle APHP, quel pari pour l’avenir ?

L’APHP se transforme à tous les niveaux : son découpage géographique, sa gouvernance, son mode de fonctionnement

En effet, l’APHP, historiquement avec sa quarantaine d’hôpitaux et son siège imposant est en train de se réformer profondément. Le nombre de sites hospitaliers s’est réduit au fil du temps et après une tentative de 4 GHU répondant aux 4 points cardinaux, la structuration en 12 groupes hospitalier (GH) s’est bien effectuée. Aujourd’hui une règle s’affirme avec la structuration des universités c’est celle d’un GH par université qui conduit à ce que l’on a appelé des supraGH au nombre de 4 avec deux GH supplémentaires qui ont vocation de s’associer à terme avec les précédents. Parallèlement à cette évolution, un changement dans la gouvernance centrale est en train de s’opérer passant du mode centralisateur à un mode plus fédéral. Les nouveaux groupes devant avoir plus d’autonomie dans leur fonctionnement laissant au siège un rôle majeur de stratégie de l’offre de soin du plus grand CHU de France.  Les structures internes basées sur les services se regroupent en des DMU donnant plus de cohérence médicale et universitaires à ces entités.

Les enjeux sanitaires, universitaires, économiques sont considérables. Sanitaires pour répondre aux besoins de la population francilienne qui est en plein essor démographique tant en termes de proximité que de recours ; universitaires dans une compétition internationale devenue féroce, les deux concourant à renforcer l’attractivité de l’hôpital public dans le contexte de notre système de santé et enfin économique dans un équilibre budgétaire d’un financement socialisé.

Notre GH a la particularité de s’étendre sur un bassin de population vaste couvrant trois départements (4 si on inclut l’hôpital maritime de Berck) séparant les sites de plusieurs dizaines de kilomètres et une base universitaire, Paris Saclay, qui deviendra la première université de France mais dont l’intégration complète de l’UVSQ ne se fera que dans quelques années. De ces points considérés comme de faiblesse il nous faut être imaginatif, original pour créer des dynamiques hospitalo-universitaires de haut niveau. Ce sont ces dynamiques qui feront la réussite du projet et nous en avons les moyens. Notre GH a des forces complémentaires comme en témoigne les 15 DMU qui ont été créés. L’excellence de nos actions doit rester le maitre mot et si les découpages actuels ne montrent pas rapidement cela, il faudra les redéfinir dans un délai très court. Notre GH a des projets d’ampleur sur l’ensemble de ses sites et le transfert d’activité de Raymond Poincaré sur le site de Boulogne en est emblématique.

Un enjeu également important concerne la gouvernance d’un tel groupe comportant 7 sites éloignés les uns des autres de plusieurs dizaines de kilomètres. Dans la quotidienneté du travail pour quelle que soit la catégorie du personnel il faut éviter que cette gouvernance soit trop lointaine, inaccessible. Là encore il faut être imaginatif. Il en est de même de la représentation des différentes catégories de personnels. Un exemple peut être donné sur la création d’un collège de site pour les élections de la prochaine CMEL du GH. Le prochain président de cette CMEL se devra d’être à l’écoute de l’ensemble des sites et de défendre l’ensembles projets porteurs du GH.

Ainsi dans cette nouvelle APHP reconfigurée, notre GH jouera un rôle essentiel dans l’offre de soin public de qualité et affirmera sa dynamique hospitalo-universitaire de haut niveau.

Joël ANKRI

Président de la CMEL